15 décembre
Parution d’un texte dans la Revue Alsacienne de Littérature n°128 (Deuxième semestre 2017) sur le thème « Folies ».
Le voici : J’IMAGINE
J’imagine des contorsions chinoises aux articulations improbables. J’imagine que ma nuque comme celle des chouettes puisse presque tourner à 360°. J’imagine souvent des ailes qui m’emporteraient vigoureusement au-delà des réalités lourdes du sol.
Soudain, le galop des chevaux mongols dans la steppe infinie : j’imagine des crinières au bord des rivières. L’endurance d’une marche sur un glacier d’Islande : j’imagine un camaïeu de gris, de verts, de blancs, de bleus. Nager parmi les poissons -éclats d’arc-en-ciel éparpillés- de la Grande barrière de corail. J’imagine.
Dans la danse somptueuse des feuillages avec le vent, j’imagine. Immobile et toute emplie de mouvements, j’imagine.
Des possibles -peut-être, un jour- j’imagine. Des invraisemblables aussi. Je sens mon corps contraint, et j’imagine. Mes images sont libres, joueuses. J’imagine grand, à la mesure de l’espace. J’imagine un quai s’avançant dans la brume océane. J’imagine des cols himalayens et les yacks et des sourires vertigineux.
La main aborigène pointillant de couleurs une surface qui serait la carte mythique du territoire que j’imagine.
Dans les images qui se déploient en moi, il y a des îles sauvages, des élans, des loutres, des baleines qui dansent. Bien sûr des baleines. J’imagine.
J’imagine passionnément, j’imagine immensément, j’imagine des vastitudes, des forêts qui fuient et des lacs très doux. J’imagine des éblouissements, des canyons ocre et des fruits chantournés de lumière.
J’imagine être partout, intensément, devant un coucher du soleil dans la mer grecque, sur un volcan clapotant de lave qui montre les forces vives de la terre. J’imagine les cognements, craquements, frottements, rugissements et les longues immobilités resserrées sur l’hiver, le secret des sèves, les gestations, les cocons se devenant.
J’imagine ce que je sais, ce que j’ignore. J’imagine ce que je ne rencontrerai jamais. J’imagine les possibles, l’incroyable, le sublime, et aussi la déesse Kali qui doit détruire pour que renaisse autrement la Vie.
Derrière le bleu du ciel, j’imagine la matière cosmique, j’imagine les pourquoi sans réponses, l’inutile indispensable.
L’inconcevable, je m’en approche quand j’imagine aussi fort. Le gigantesque, le minuscule, le fini en appui sur l’infini. Je voudrais imaginer plus large encore. Imaginer au-delà du raisonnable. Imaginer plus inouï que me le permet un corps limité qui s’achemine parmi les saisons de ma vie.
J’imagine imaginer ensemble pour joindre nos images, créer une mosaïque de dimension géante, à hauteur de planète, au goût insondable des partages. Imaginer pour que tous les sucs alimentent nos veines, celles de notre planète et tous les interstices de la Voie lactée.
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6 décembre
Aujourd’hui est parue la revue numérique Recours au poème. Y figure une très belle note de lecture de Franck Merger sur « Lisières des saisons » (paru en avril dernier aux éditions Moires).
Le lien vers la critique de Franck Merger dans Recours au Poème
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10 octobre (2)
Publication d’un texte dans la revue Jdmp n°6 (octobre 2017)
SORTIR POUR SENTIR
Les prairies glissent en contrebas, vers la rivière. Le soleil est chaud encore mais sa chaleur semble suspendue, fragile comme un éclat qui doute. Dès que l’on passe dans l’ombre, on reçoit une gifle d’air humide. Aussitôt un parfum se développe, d’humus, de champignons, d’herbes fraîches foulées. Je respire, alertée, intriguée, attentive à l’étrangeté. Je sais très bien où je suis, je regarde les prairies d’un vert luminescent, posées en biais sur le coteau, qui rejoignent les bouleaux jaune d’or soulignant le lit invisible de la rivière : je marche dans une après-midi d’automne cévenol. Et pourtant (j’inspire longuement le souvenir), pourtant où suis-je ?
Ma mémoire –dans une légère urgence panique- balaye mon passé comme un petit radar rotatif. J’aspire à plein le fil ténu de l’odeur de sous-bois, je tente de concentrer l’insaisissable, de retenir, de rattraper le moment associé et, soudain, j’ai neuf ou dix ans, je marche sur une petite route de campagne entre deux talus herbeux sous des frondaisons. Je porte une robe-tablier d’été, j’ai les jambes nues. Je suis seule au monde, subjuguée, émerveillée par le parfum intense de verdure humide au cœur puissant d’un été des Pyrénées. Autour de moi, certainement –m’impose le raisonnement rationnel- un groupe de fillettes de la même colonie de vacances. Or elles se sont totalement évaporées, et qui nous accompagnait, et où étions-nous, loin ou près de notre but, à l’aller ou au retour de quelle destination : les souvenirs se sont évidés, absentés. Seule a survécu l’île neuve de la bouffée de parfum froid et vert.
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Si vous avez envie d’en savoir plus sur la revue Jdmp, vous pouvez lire l’entretien que j’avais conduit avec ses deux co-fondateurs, Martin Wable et Pierre Saunier, entretien publié dans Terre à ciel : https://www.terreaciel.net/Revue-Jdmp-Journal-de-mes-Paysages#.Wf3z3aDM1k
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10 octobre (1)
Publication d’un texte dans la revue Jdmp n°5 (octobre 2017)
LA VAGUE
La vague, venue d’on ne sait quelle ondulation dans la masse mouvante de l’océan, la vague élève son muret d’eau mobile et l’emmène, bordée de bulle, de vie, d’intensité, jusqu’à la plage, où elle s’effondre, s’affale, se disperse, reflue déjà comme à regret. Arrive la vague suivante, forte, nette, comme pressée d’aborder, d’apporter son mouvement, et le mystère de l’ailleurs.
La nuit enveloppe l’immensité. Les vagues, l’une après l’autre, vigoureuses, apportent un mot et dans leur chuintement viennent déposer ces mots sur le sable.
Le premier vient s’éparpiller dans mes pieds mouillés. Ce pourrait être Gracias ou le Choukran des sables secs. Chaque langue apporte son univers. On entend les percussions de Congoloï, Ouagadougou, Oulan-Bator, Boubou et Bambara, le roulement de Ferrocaril et de Jugo de naranja.
La nuit s’éclaire par intermittences des mots offerts dans les remous. Je glisse sur les étincelles d’Inuït, de All you need, chevauche Przepraszam, Prosze bardzo, Sczeczin et Roscoff.
L’océan se balance dans l’obscurité. Les mots de la planète viennent toucher la rive avec le son rêvé du Yang Tsé Kiang, l’immense blanc d’Alaska, Groënland, Labrador, les petits galets de bonsaï, Tokyo, Osaka et Kyoto.
On reçoit les parfums de Namasté, Tamil Nadu, Kerala, Himalaya, Macchu Picchu, Cusco, Sacsayhuamán.
Les mots du monde se mêlent, tout remués comme le sable, liés, complices et apaisés. Au matin la marée les aura emportés, tous ensemble, dans le grand silence ouvert.
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3 octobre
Patricia Sarne exposera notre livre d’artiste « Prière à l’Esprit de l’eau » au Salon d’Automne 2017, Section « Livres d’Artistes » du jeudi 12 au dimanche 15 Octobre 2017, tous les jours de 11h à 19h.
Vernissage le mercredi 11 Octobre 2017 de 18h à 22 h
Nocturne le samedi 14 octobre jusqu’à 22h
Dimanche 15 octobre ouvert jusqu’à 18h
Place Georges Clemenceau
Pavillons d’exposition situés avenue des Champs-Élysées, Paris 8e
A noter aussi :
La revue « Actuel de l’Estampe » N°10 présente un article sur le travail de Patricia Sarne (11 pages, textes et photos) dans son dernier numéro et comporte un gaufrage original dans l’édition de tête.
Pour feuilleter et commander la revue :
http://patriciasarne.com/ACTUELESTAMPE.html
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18 septembre
Publication d’un texte dans la revue Souffles n°256-257 (août 2017), sur le thème « Bêtes et bestioles ».
Il s’agit d’un abécédaire de textes de 200 contributeurs, poètes et artistes, où apparaît au « S comme SAVANE » : Roselyne Sibille – Le monde des bouts du monde. Sept extraits de mon récit de voyage en Namibie (encore inédit) qui racontent des rencontres fortes avec des animaux. Si vous avez envie de commander ce numéro :
Pour une livraison en France, merci d’envoyer un chèque de 25,80€ (soit 20€ + port) à l’adresse suivante: Revue Souffles – 113 avenue Vauban, Résidence Nautica Port, n°46 , 34110 FRONTIGNAN
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6 septembre
Dans la revue Recours au poème, une attentive note de lecture sur « Diagonales du silence » (qui vient de sortir aux éditions Henry) par Marilyne Bertoncini et un article nommé Feuilletons : Ecritures Féminines (1) !
« Ne pas manquer non plus Roselyne Sibille dont sortent deux recueils : Lisières des saisons, et Diagonales du silence. Ce dernier texte jouant sur l’ambiguïté des pronoms (je/tu – nous) plonge le lecteur dans la quête d’une identité qui se construit au fil de la lecture : par une série de poèmes brefs, comme dialogués, c’est une méditation sur le parcours et le destin des nombreux exilés qui font la une des actualités, et que la poète suit, interroge, soutient de ses mots de tendresse et de pitié :
Tu es parti sans rien
sauf en toi
le parfum des fleurs de jasmin
il retire le sol devant tes pas
et tu titubes sous son poids
Exilés auxquels Roselyne Sibille s’identifie et prête sa voix, dans laquelle sourdent les inquiétudes du déraciné en marche vers des terres inconnues et inhospitalières même à la langue : « Je suis assailli par ces mots /que personne ici ne sait prononcer ». Texte solidaire de toute la détresse des déracinés, arrachés autant à leur terre qu’à leur passé : « Mains arrachées / vous pleurez des pavés / vous longez à reculons / la mémoire des visages éclairés », ce recueil émouvant tente de panser les blessures par mots interposés :
N’aie pas peur
rabats sur toi les pans de la lumière
Tu peux laisser derrière toi
les ailes de l’ombre
Peut-être est-ce par cette posture d’accueil que le texte « engagé » et politique de Roselyne Sibille, touche, sans effet de violence, mais de façon « diagonale » – à travers le miroir d’humanité qu’elle nous tend vers la détresse du monde. »
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1er septembre
Sortie de Diagonales du silence aux éditions Henry (Collection La main aux poètes). Un recueil sur l’exil, tous les exils…
Dans la joie de cette naissance, voici ses mensurations ! Poids : 62 gr – Format A6 – 48 pages
Lien vers le site de l’éditeur
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27 août
Le carton d’invitation pour l’exposition d’Yzo à la Galerie Europ’Art à Aigues-Mortes (Gard) du 17 septembre au 22 octobre (6 rue Marceau).
Le 17 septembre, lors du vernissage, je lirai le texte du livre d’artiste que nous avons créé ensemble (« Le ciel blanc au-dedans ») qui a été publié par Renaud Vincent, galeriste, aux éditions du Bourdaric.
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18 août
Dans la revue « Actuel de l’estampe contemporaine » n°10, un article de onze pages est consacré au très beau travail de Patricia Sarne. Vous pourrez le feuilleter grâce à ce lien :
Article sur le travail de Patricia Sarne
Vous pourrez y voir un des gaufrages qu’elle a réalisé pour le livre que nous avons créé ensemble (« Prière à l’esprit de l’eau »), publié aux éditions Signum, et en lire le texte dans sa mise en page originale en cascade (mais, pour la lisibilité, la photo est positionnée verticalement !)
(Pour une approche plus globale sur ce livre d’artiste, reportez-vous dans ce fil d’actualités à la date du 7 mars).
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Lecture dans le jardin de Jean de Breyne et Martina Kramer (éditions de L’Ollave -Domaine croate) avec Jean Palomba.
11 août
Lecture d’un poème de Jean Palomba en duo !
Lecture d’extraits de Lisières des saisons et d’Ombre monde
Une partie du public… Puis repas après la lecture en compagnie de Youl avec lequel j’ai créé de nombreux livres d’artistes.
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8 août
Une photo de l’article paru dans la revue « L’Art… vues » sur le travail d’Yzo, sculptrice magnifique, qui va être exposé à la galerie Europ’Art à Aigues-Mortes du 17 septembre au 22 octobre (6, rue Marceau).
Le livre d’artiste que nous avons créé ensemble (« Le ciel blanc au-dedans ») sera également exposé.
3 août
Je reçois deux très jolis commentaires suite à la lecture de « Lisières des saisons » :
Il y a toute une vie dans « Lisières des saisons » (Les éditions Moires), de Roselyne Sibille. Toute la pudeur des mots et la fragilité des existences. L’écriture chemine à nos côtés, se fait délicate et amie pour dire le temps qui passe, les anciens horizons, les matins nouveaux. Assurément, une telle élégance fait du bien.
et
« Lisières des saisons » est un petit bijou par la saveur des mots qui nomment les végétaux qui marquent les saisons, et qui portent l’expérience et le savoir que des générations innombrables nous ont transmis. Saisons, où s’ouvrent ces passages entre l’intime et le monde dont la beauté élargit le cœur.
Merci à ces lecteurs attentifs et subtils !
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2 août
Surprise heureuse de lire ce poème de Mikaël Saint Honoré (Maison de la Poésie de la Drôme) en écho à « Lisières des saisons » :
CE QUE JE N’ATTENDAIS PAS.
(Pour Roselyne Sibille, ce livre « Lisières des saisons » lu à la frontière)
Un peu de vent : une inclinaison…
Ce chuchotement rencontré au fil des saisons, agitant les feuilles à la lisière du temps, murmurant le feu des plaines, celui de nos cœurs.
Ta voix, sais-tu, dévoile des empreintes sur l’écorce des arbres, à bien l’écouter, des sillons de vie sur la montagne.
RIEN
le poème nu
ce rêve bleu de nos jours
le langage des hommes
RIEN
ces oiseaux qui s’envolent
le dénuement
une aurore qui sauve
RIEN
ces mots éclos
nos bras tendus vers le ciel
la pluie sur nos mains
RIEN
RIEN NE SERA TU POUR RECONCILIER.
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1er août
Dans ce fil d’actualités, à la date du 21 février, je vous montrais le livre d’artiste que j’ai créé avec Yzo (« Le ciel blanc au-dedans »). En septembre et octobre, ses œuvres forgées, de toute beauté, seront exposées à la galerie Europ’art, à Aigues-Mortes (Gard).
Lors du vernissage, le 17 septembre, je lirai le poème publié dans ce livre. Bienvenue si vous pouvez être parmi nous à cette occasion !
Lien vers le site de la Galerie Europ’art
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15 juillet
Dans la revue Terre à ciel, parution de deux notes de lecture sur « Lisières des saisons » !
L’une de Jean Palomba dans sa chronique L’espère Lurette, chronique po&ique (la seconde note) :
L’autre de Cécile Guivarch dans sa chronique Hep ! Lectures fraîches ! (la troisième note) :
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1er juillet
Parution d’un de mes textes (« Temps de neige au bord de la nuit ») dans la Revue Alsacienne de Littérature n°127 sur le thème « Le temps » (1er semestre 2017).
Et dans cette même revue, une fine et généreuse note de lecture sur « Lisières des saisons » par Anne-Marie Soulier :
Roselyne Sibille, Lisières des saisons,
Les éditions Moires, coll. Clotho, Bordeaux 2017
Cinq saisons joyeuses ou méditatives qui déjouent le temps, introduites par des listes de plantes, papillons, animaux et oiseaux ruisselantes comme les perles trouvées à mains nues dans un trésor, tendres comme des comptines de marraine-fée : papillon de six heures, damier du chèvrefeuille, azuré des coronilles, faverole, azerollier, salsepareille, paruline à tête cendrée, airelle des marais, bruyère vagabonde… On pense à Charles d’Orléans : il n’y a bête ni oiseau /qu’en son jargon ne chante ou crie… et ne joigne sa bénédiction à chaque intitulé de ces moments d’une vie de femme. Accueillie à sa naissance où La joie jaillit dans les pieds du soleil, l’enfant se fond dans la jeune fille qui constate que « Ce n’est qu’à côté de toi que je te ressemble », puis dans la jeune femme des Rires du présent. La femme mûre est celle du Temps du vide, avant qu’une cinquième saison, la plus crainte mais la plus riche, ne vienne la couronner de ses Passages enchevêtrés de secrets.
Sagesse de la joie de vivre, cheminement de connivence avec le lecteur, déclaré dès le premier poème par le dialogue entre « tu » et « on », c’est-à-dire « nous » :
On montre un peu nos petites dents
On s’étonne
On se serre tendrement
Tu tends ta main
m’agrippes au temps (p. 13)
Les mots s’apprennent en balbutiant, le premier langage est fait d’onomatopées qui dialoguent avec le langage des oiseaux :
(tui tui tui tui)
pip pip ouéou ouéou
Où est où ? Qui est qui ?
Ecoute vermillon
Tsip tsip ouiiii (p. 19, 21)
Bientôt, comme intoxiquée d’elle-même, la joie toute-puissante inverse les préceptes, et la chair se fait verbe :
(…) L’enfant joue à joie
L’enfant joie du pied joue
Sa joue luit de rire (…)
La vie rit de joie
Il joue à rien à vivre
Il joie
Elle bruit (p. 24)
Le temps cependant avance, précédé de questions inquiètes :
Aurons-nous su goûter le temps ? (…)
Aurai-je regardé… ?
Aurai-je assez… ? (p. 55-56)
Et déjà la vie se conjugue au passé :
J’avais engagé mon front dans l’élan
Les mondes s’ouvraient devant moi
J’étais souveraine (p. 73)
A ces futurs antérieurs désorientés, à ces imparfaits tourmentés, la dernière saison substitue les passés et futurs « simples » des derniers dépouillements :
Je trouvai peu de mots près de la mer (…)
un peut-être quand on ne sait plus (…)
Je trouvai (…)
Je trouvai… (p. 110-111)
« A quelle lisière s’appuyer ? » (p. 78), à l’heure où la sève s’use, lorsque le temps revient en traître reprendre ses présents glorieux ? A mesure que « les doigts du passé se fanent doucement » (p. 118), l’existence rend grâce aux richesses qui l’ont jalonnée, reprend pour y placer sa foi la litanie d’anciens et chancelants peut-être, alors même que « nul ne connaît la langue énigmatique des peut-être » (p. 82) :
Nous atteindrons peut-être (…)
Nous goûterons peut-être… (p. 121)
Joyeuse ou décontenancée, abondante et fraternelle, l’écriture de Roselyne Sibille atteint dans ce recueil une maîtrise nouvelle, évidence de cette sagesse vers laquelle elle « marche à reculons sur une page immense » (p. 123), jamais mièvre, rassurant au contraire le lecteur sur le sens de sa propre quête et les pouvoirs sans fin de la contemplation.
Anne-Marie Soulier
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20 juin – Joie de la parution d’un « carnet à écrire » dans la collection « Sous la glycine », créée et dirigée par Hélène Coutrot qui la présente ainsi :
« L’idée phare de la collection des carnets à écrire : inviter à une pause, une promenade au fil de sensations.
La forme, intimiste – petit format souple, fins feuillets – répond au projet de son auteure.
A chaque carnet sa couleur, son univers : la mise en page, jouant de libres et subtiles variations, dessine en chacun d’eux un itinéraire entre réel et imaginaire.Et pour conclure, je tenais à ce que la qualité ne cède rien au prix de vente, afin que cette pause poétique puisse aussi être partagée. »
Le joli carnet à écrire violet où mes mots sont associés aux photos de Florence Gaty se nomme « A fleur de peau », ce qui lui va bien ! Vous pouvez en avoir un aperçu ici : A propos | Editions Sous la glycine | Carnets à écrire (helenecoutrot.wixsite.com)
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17 juin (suite) – Lecture sous la protection du lézard amoureux !
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17 juin – Minuscule Marché de la Poésie – Cavaillon, organisé par Martine Pringuet, la librairie « Le lézard amoureux » et l’équipe du Café Poésie. Minuscule par le nombre d’éditeurs exposants et grand par la qualité. 6 poètes invités. J’y lirai des extraits de « Lisières des saisons ».
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10 juin – Marché de la Poésie – Signatures en compagnie du poète syrien Nouri Al-Jarrah, auteur de « Une barque pour Lesbos » (Editions Moires).
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7 au 11 juin – Marché de la Poésie – Place Saint Sulpice – Paris
Je serai en signature sur le stand 615 qui rassemblera les éditions Moires et Signum -qui ont publié mes deux derniers livres- le mercredi 7 de 15H30 à 17H, le samedi 10 de 11H30 à 13H et le dimanche de 16H30 à 18H. Très heureuse de vous accueillir si vous avez l’occasion de venir vous immerger dans ce grand rendez-vous de poésie.
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6 juin (suite)
Une soirée riche de Connivences dans un très beau lieu. 7 poètes invités à lire (Nimrod, Aurélia Lassaque, Muriel Szac, Sabine Péglion, Marc-Henri Arfeux, Felip Costaglioli et moi) (Les photos sont floues : manque de lumière ?)
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6 juin
« Connivences, la poésie arpente le monde« . Je suis invitée à donner une lecture lors de la soirée programmée dans « Les périphéries du Marché de la Poésie », le mardi 6 juin, à 19h30, à la Fondation de Monaco, Cité universitaire internationale, 47a Bd Jourdan dans le 14ème arrondissement à Paris. Bienvenue si vous pouvez y venir !
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13 mai
Une belle note de lecture sur « Lisières des saisons » parue sur le site Terre de femmes :
Note de lecture de Florence Saint Roch
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18 avril
Premier écho par mail sur « Lisières des saisons ». Je vous le partage, très touchée !
« Je viens de passer des moments vraiment délicieux en découvrant tes Lisières… De la délectation fraîche et légère, à te suivre sous les frondaisons, et à explorer avec toi ces cinq saisons (quelle meilleure image du cycle dépassé, de la continuité du temps qui va que ces 5 ensembles : rien qui ferme dans un cercle, tout se poursuit se continue, se recommence, s’enrichit, de saison en saison, comme la vie)… Bref, j’aime beaucoup les diverses tonalités qui se déploient et se modulent, les élans, les retours plus graves, le riant et l’aérien, certains abîmes plus douloureux, certaines solitudes… Je vais lire et relire encore, pour goûter à la subtilité des nuances et des variations, et te suivre, pas à pas, dans ces délicates déclinaisons… »
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15 avril
Au milieu du printemps, parution du recueil « Lisières des saisons » aux éditions Moires.
Le lien vers sa présentation sur le site de la maison d’édition
La quatrième de couverture :
Il faudrait peut-être
faire du pain avec les montagnes
déchiqueter le connu
le jeter dans l’espoir Un poème qui génère l’élan vers une réconciliation avec le monde déchiré – celui de l’auteur et sans doute aussi le nôtre. Une voix sur un fil, en bordure, qui dit cinq saisons d’une vie cisaillée d’histoires délicatement dévoilées par lambeaux de mots. En lisière des saisons, un être se dénude jusqu’au dénuement. Sur le bord de rien se trame une saison nouvelle où s’ouvre cette voix qui s’inscrit dans l’écorce des arbres, le vol des oiseaux, le parfum des fleurs, la rosée des herbes, la pénombre et la clarté. Une poésie où le temps et la lumière arrivent à s’épouser.
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12 mars
Patricia Sarne lit mon poème « Prière à l’Esprit de l’Eau » lors de l’exposition des éditions Signum à la Galerie Le Génie de la Bastille à l’occasion du Printemps des Poètes
Pour aller sur le site de Patricia Sarne
7 mars
Parution d’un autre très beau livre de bibliophilie ! « Prière à l’Esprit de l’Eau », créé par Patricia Sarne (peintre et graveur) aux éditions Signum. Mon poème cascade dans sa mise en page et les tourbillons s’animent dans le superbe gaufrage (format plié : H 19 x L 25 cm – Format du leporello déplié : 150 x 19.5 cm). Voici un déploiement de photos !
Le colophon :
« Prière à l’Esprit de l’Eau »
Poème de Roselyne Sibille
Gravures originales (gaufrages) et peinture aux pigments de Patricia Sarne
Réalisé sur papier Hannemühle 300 gr.
Composé en Century Gothic
6 exemplaires signés et numérotés de 1 à 6
4 exemplaires hors commerce numérotés de I à IV
Achevé d’imprimer le 7 mars 2017
pour le compte des Editions Signum
Pour aller sur le site de Patricia Sarne
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21 février
Parution d’un splendide livre d’artiste et de bibliophilie créé avec la forgeronne Yzo, publié par les éditions d’art de la galerie du Bourdaric à Vallon Pont d’Arc (Ardèche). De ce numéro 20 de la collection « D’un jardin à l’autre », il a été tiré 30 exemplaires imprimés en édition originale sur papier vélin reina 300 g. tous signés par les auteurs.
Sur un long poème que j’ai écrit préalablement en écho à son travail, Yzo a fait, sur chacun des exemplaires, des interventions plastiques de toute beauté. Elle a ciselé, percé ou griffé le papier, gravé à l’encre, utilisé résine, rouille et découpes avec une inventivité et un art à la fois puissant et subtil de la sculpture et des matériaux.
Quelques photos parmi toutes celles qu‘il aurait été possible de vous montrer :
Et Yzo a aussi forgé des supports différents pour chacun ces livres :
Si vous voulez retrouver ou découvrir les sculptures d’Yzo, elle exposera cet été et jusqu’au 3 septembre 2017 à la galerie d’Elsa Sculpteur à Bargème dans le Haut-Var.
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15 janvier
Parution d’un très beau livre d’artiste et de bibliophilie créé par Liliane-Eve Brendel (peintre et graveur) aux éditions Philonar pour mon poème « Des pas sur la neige » : typo en caractères de plomb mobiles, gravures, gaufrages et reliure en raku.
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2 janvier
Pour bien commencer l’année, parution d’un de mes poèmes dans la revue Microbe n°99 (Janvier-Février 2017) sur le thème de la Peau.