ARCHIVES 2016

10 décembre

Parution d’un de mes textes (« Dans les mains passionnées du vent ») dans la Revue Alsacienne de Littérature n°126 sur le thème « Rêves » (2ème semestre 2016).

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30 novembre

Dans la très belle revue des « Cahiers de Corée » sur le thème Créer ailleurs, parution de dix-sept pages de Corée d’été (des extraits de mon journal de résidence en Corée lors de l’été 2011, accompagnés de cinq photos et deux « poésies graphiques »). Cette revue  (qui, au total, comporte 277 pages) est le second volume anniversaire célébrant les dix ans de l’Atelier des Cahiers.

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Ci-dessous le texte « Pointe de Pern » :

Les rochers indifférents sont concentrés à l’intérieur d’eux-mêmes ; ils ont tellement de temps ; ils sont le temps. Rien ne leur importe, les forces mobiles passent, leurs forces stables restent immobiles, en repères.

L’océan donne à l’espace une vie du léger, poudre d’eau qui plane comme un rideau de souffle matérialisé. L’eau de surface crée des dentelles, des guirlandes, des fantaisies, des douceurs turquoise, des lames d’argent insaisissables, des festons. Les rochers sont, invariables dans leur bure fissurée, lacérés de coups de hache définitifs, juste arrondis, comme certains nez. Ils semblent des ancres géantes indéfinies, adoucis de lichens verts, rêches, rudes, pâles, rongés aussi de tâches orangées, moisissures d’un soleil rouillé.

Et l’eau se dévêt sans fin de sa peau souple, insatisfaite, revenant à la charge. Elle respire, ample, elle essaie, se reprend, renaît, reflue, se reproduit, explose avec d’autres rages, se rabat, recule, s’emmêle, se mêle, se mélange, redescend, humble, en catimini de bulles, submerge les rochers, victoires piaffantes, hennissantes, dévale les blocs en cascades, Niagaras minuscules, multiples, dégorgeant à plein, sans savoir que déjà la vague renvoie un fouet d’eau aéré de blanc.

La lumière joue dans les bouillonnements, accroche la mousse, les gouttes, s’adapte au grand dos respirant. L’eau caresse l’air, le vent masse l’eau, rides drues, argenté organique d’un océan ni blanc ni gris, coups de pinceau noir dans de la lumière mouvante ; l’œuvre effacée à l’instant de sa création par la force renouvelée. Rien de figé ; l’immense en mouvement dans le bruit continu et feutré ; violence impulsive, impuissante, éternelle.

Le bruit lèche, lape, chuinte chaud, change, charge, frotte, racle froid, gifle, gicle flou, siffle, s’infiltre, fissure les sons, s’enfuit fou, et chante et chante sans arrêt chante son chuchotement énorme, convulsif, écarts abrupts du souffle, égarements rattrapés. Aucune décrue de lassitude, tant que dure le temps.

Rien ne domine, ni du bruit, ni de l’eau, ni des rocs. Tout s’impose, égales forces.

Et les oiseaux jouent dans le vent.

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Les 21, 22 et 23 octobre a eu lieu le second Parcours Poésie nomade en Lubéron. J’y ai lu aux « Jardins rêvés » à Oppède-le-Vieux et à la Galerie Chapo à Gordes : quatre lectures durant ce long week-end pour des partages de voix et de musique avec huit autres poètes et le public. (Photos I. Alentour)

Ci-dessous, durant la lecture de « Neuf lunes et le soleil » en duo avec Estelle Fenzy : des poèmes sur l’enfance, la maternité, la féminité. Je lis en public pour la première fois des extraits de mon prochain recueil (« Lisières des saisons ») à paraître en avril 2017 aux éditions Moires. (Photo Isabelle Alentour)

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5 octobre

Joie de voir publiés dans la belle revue de poésie contemporaine 17 secondes (175 N°8 – Saison 2016/2017), ces deux poèmes :

Le son
trace avec minutie
le cri fusant de l’aigle sur le ciel blanc

Sentes lentes au détour des roseaux
La buée s’échappe du naseau des taureaux

Etranges signes que font parfois au ciel les arbres seuls

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Entre les vagues effondrées en chuintements mouillés
et le dos roulant de celle qui vient
la couleur cherche
ce qui sépare
vert gris bronze ou céladon

Le rien glisse et fuit
sans la réponse

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On peut lire cette revue sous ce lien :

REVUE 17SECONDES N°8 (calameo.com)

La version papier du numéro 8 de la revue est commandable en ligne.

Tous les détails sont ici :
http://www.thebookedition.com/fr/17secondes-n8-p-345039.html

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1er octobre

Un de mes poèmes est accueilli dans l’anthologie sur le thème ROUGES, éditée par la  Maison de la Poésie de la Drôme et publiée aux éditions de l’Aigrette.

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20 septembre

Dans la Revue des Archers n°28 (Juin 2016 – Publication littéraire semestrielle, cette fois sur le thème « Naufrages »), ce poème où j’évoque un naufrage parmi d’autres :

La montagne dessine bleu par la fenêtre

Tri des assiettes On observe chaque objet

Les arbres se cherchent en frissonnant

Devant le meuble et la poussière
on ne sait que garder
Fenêtre ouverte on sentirait le jasmin

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Au sol assise
trie l’entassé l’inutile
déchirée de nuages de papiers empilés

Aimerais arrêter l’horloge imbécile
redonner à la vie les années qu’elle ronge
n’avoir rien
m’envoler comme les tourterelles

On se penche sur des papiers des chiffres des précautions des peurs
On aimerait se tenir droit et fier comme un coquelicot de sa couleur

Si le tableau s’ouvrait on sentirait la mer
bateaux et cris d’oiseaux dans le port

Si reculer vers l’enfance ralentissait l’érosion
la mémoire affolée reprendrait son ordre
les souvenirs tinteraient

On se relèverait et ce serait un rire

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4 septembre

Ici un texte que j’ai écrit pour une photo de Julia Gat (Sara, Lavadou du Gourg 2015)

Une enfant rouge

C’est elle qui porte le rouge, elle, l’enfant, centrale, elle, sa présence, sa jupe rouge, son chapeau rouge, elle, l’enfant, debout sur son reflet. Le rouge -dans l’eau bronze- devient plus sombre ; les jambes nues y sont brunes, la jupe vermillon s’est foncée, son bras pend de sa main vers son épaule, son petit chapeau fait un socle rouge au reflet.
L’enfant regarde l’eau. Ses pieds dans des sandalettes rouges sont restés au sec, juste au bord de l’eau. Le sec est une lame fine de béton blanc. L’enfant a marché jusqu’à l’extrême bord et ses orteils pourraient toucher l’eau. Je me tiens de l’autre côté du bassin, le Lavadou dou Gourg comme l’indique la plaque émaillée bleue fixée au mur en face de moi. Un vaste mur crépi qui décline gris, beige et lumière, avec les traces énergiques et arrondies laissées par le geste du maçon.
L’enfant est toute attentive. Je la vois, absolument verticale, piquée dans son double inversé dans l’eau comme si son prolongement était enraciné la tête la première.
Que regarde-t-elle, l’enfant rouge et brune, si attentive, immobile devant l’eau ? Son reflet peut-être puisqu’elle baisse la tête ? Distingue-t-elle, dans ce miroir transparent, son tricot à manches courtes rayé de rouge et bleu ?
Elle ne sait pas que je l’observe, elle, de profil, les volants rouges de sa jupe, son ventre arrondi de dindoule, d’hirondelle. Elle ne peut me savoir là. Je me tiens tout près d’elle, à quelques centimètres de l’autre côté de la photo, assise à la table où j’écris. Nul sursaut n’atteint l’eau verte et transparente comme une aquarelle où se mire l’enfant.
Le soir m’enserre, instable et froid, et la fillette se tient, décidée, rayonnante, toute entière dans le rouge d’été, ses bras tendus raides vers le sol. D’où je suis, je ne vois qu’un bras et j’imagine l’autre, exactement dans la même position, car une telle attention au moment appelle de la fillette une symétrie absolue.
Qu’est-elle venue faire cette enfant, cette petite hirondelle, au bord de ce lavadou ? A quelle compagnie d’adultes s’est-elle dérobée pour venir explorer le silence de cet espace mouillé, lumineux, protégé ?
Je ne puis savoir les pensées qui s’entrecroisent ou s’apaisent sous son joli chapeau rouge et sage. Je suis le témoin d’un instant définitivement arrêté par l’image.
Je peux maintenant la faire se retourner, sauter et rire dans le privilège de sa solitude. Ou bien la faire avancer d’un pas prudent vers la surface lisse et verte pour y poser sa semelle et tenter de marcher sur l’eau si peu profonde. Ou encore trébucher, aspirée par son image, et tomber toute entière, sandales et jupe, tricot, chapeau, dans une eau peut-être fraîche. A en choisir la température, j’offre à la fillette la perfection d’une eau douce d’été, une eau propre comme peut l’être celle d’un lavoir au repos. Elle pourrait s’y ébattre -elle a pied, c’est certain- se régaler, chanter aussi comme la petite fée rouge qu’elle devient.

Mais peut-être n’aimerait-elle pas mouiller sa jolie jupe à volants. Alors je lui propose de reculer jusqu’au rebord plus large, de s’asseoir là, le dos contre le mur chaud et de fermer les yeux. Je vais la rejoindre -irréelle invisible- m’installer auprès d’elle. Elle me sentira -qui sait ?- aura envie de me raconter (de se raconter à elle-même, pensera-t-elle) des secrets de son âge. Elles sont ainsi les enfants observatrices et graves qui chuchotent seules, ou chantent pour l’eau et sentent le soleil sur leur peau. Elles attendent les lézards, aimeraient savoir comment ils crient. Elles rêvent de reflets aussi parfaits que la réalité et se savent pas encore que rien ne dure, sauf leur présence rouge au cœur de l’été.
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26, 27 et 28 août

Festival de Poésie sauvage de La Salvetat sur Agoût dans le Haut-Languedoc. Invitée à y donner trois lectures, dans des jardins ravissants. Ces photos au moment de la lecture d’extraits d’Ombre monde.

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Le 24 juillet

Durant le Festival Voix vives de la Méditerranée à Sète, présentation et lecture de « Mon nom d’eau vive », publié à l’Atelier des Monteils, suivi d’un débat avec l’éditeur Marc Granier et trois autres auteurs de la maison, animé par le responsable de la Médiathèque de Ganges : Bruno Canard.

Pour septembre est annoncée, par la revue Cahiers de Corée (dans le numéro intitulé « Créer en Corée »), la parution d’un long extrait de mon séjour d’écriture en Corée du Sud durant l’été 2011 (« Une Corée d’été ») avec des photos et d’autres poésies graphiques.

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28 juin

Dans la revue Teste n°23 (été 2016), publication d’une belle double page avec trois de mes « poésies graphiques » (encre de Chine et feutres calligraphiques sur papier de riz coréen très fin déchiré et recollé – Phrases insérées dans l’image) :

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20 juin

Parution du dernier numéro de la Revue Alsacienne de Littérature sur le thème « Mystères » avec un de mes (longs) poèmes

et une belle note de lecture d’Anne-Marie Soulier sur « Ombre monde ».

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15 juin

Parution sous forme numérique du recueil « dans l’éclatement du blanc« , poèmes de Roselyne Sibille, encres de Caroline François-Rubino dans la revue de poésie en ligne « Ce qui reste ».

Lien vers le recueil à consulter _

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10 juin

Le 18 juin à 19H, je donnerai une lecture à La Ciotat dans les Bouches du Rhône. Si vous êtes par là… bienvenue !

Lien vers l’affiche

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22 avril

Grande joie : la naissance du livre d’artiste « Mon nom d’eau vive », co-créé avec Marc Granier (Atelier des Monteils).

Xylogravures et caractères mobiles en plomb au plomb. Livre entièrement réalisé à la main.

101 exemplaires numérotés et signés par l’auteur et l’artiste.

Ici quelques photos de l’atelier : les coulisses du livre !

D’autres images ici : Mon nom d’eau vive : un livre artisanal (typo au plomb et quatre gravures sur bois)

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29 mars

A Paris, à la galerie « Le génie de la Bastille » le 20 mars, je lis « Un chant pour la terre », livre d’artiste créé par Yannick Charon (elle aussi sur la photo).

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25 mars

Paris Quelques photos du Salon du Livre les 18 et 19 mars, sur le stand des éditions Moires (Région Bordeaux-Aquitaine).

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4 février

Le reportage photos d’Antoine LnP sur la soirée Cabaret Poétique du 30 janvier à l’ancien couvent du Tourel à La Tour d’Aigues dans le Vaucluse :

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2 février

Les photos de la superbe soirée du 30 janvier arrivent. En voici déjà une (Merci à Isabelle Alentour) :

Un lieu incroyable, une ambiance conviviale, des partages de poésie et d’humanité, une vraie belle soirée.

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C’est annoncé : le 20 mars, à l’invitation des éditions Signum, je ferai une lecture à Paris, dans le cadre de l’exposition de livres d’artiste à la galerie du Génie de la Bastille (126 rue de Charonne dans le 11eme). « Exposition avec la présence d’Omar Youssef Souleimane, Khouloud Alzghayare et Salah Al Hamdani, Roselyne Sibille, Anne Bolori et Emmanuèle Lagrange ».

Lien vers le site du Printemps des Poètes

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Le 30 janvier, dans l’espace splendide de l’ancien couvent du Tourel à La Tour d’Aigues dans le Lubéron, aura lieu un Cabaret poétique à l’initiative d’Antoine Gallardo, créateur de La Boucherie Littéraire. J’y lirai en compagnie de 8 autres auteurs (dans l’ordre d’apparition sur scène : Roselyne Sibille, Jean-Azarel, Estelle Fenzy accompagnée d’Antoine Gallardo, Jean-Clair Bonnel, Émanuel Campo, Cédric Lerible, Hélène Dassavray, Marlène Tissot, Frédérick Houdaer).
Belle soirée en prévision pour un bain de poésie.

Invitation à la soirée du 30/01/2016

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6 janvier

Pour commencer l’année, une belle note de lecture de Marie Ginet sur « Ombre monde » dans la revue numérique Terre de femmes, menée par Angèle Paoli.

Note de lecture de Marie Ginet

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1er janvier 2016

Dans la revue Terre à ciel (numéro de janvier), un poème paru dans l’Anthologie Saxifrage proposée par Sabine Huynh

Page de l’anthologie Saxifrage